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 Marin de la royale ou de la marine

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chaton
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chaton


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MessageSujet: Marin de la royale ou de la marine   Marin de la royale ou de la marine Icon_minitimeMer 6 Juin - 1:41

Marin de la royale ou de la marine



Sans doute la vie à bord est-elle la même autrefois sur les vaisseaux de commerce et sur les vaisseaux de guerre. À tout prendre pourtant, mieux vaut les premiers : on n’y subit pas une discipline souvent inhumaine, imposée par des maîtres d’équipages indifférents au sort du marin.


Du recrutement par force...
Avant 1666, le recrutement des marins pour les bateaux de guerre du roi se fait souvent par la ruse ou la force : pour recruter des équipages supplémentaires en cas de campagne, l’amiral va parfois jusqu’à interdire la sortie des navires marchands pour pouvoir embarquer, de gré ou de force, leurs spécialistes et leurs matelots. Sans parler de tous les hommes qu’il peut trouver dans les ports : malheur alors à ceux qui, juste le jour de la "presse", honnie de tous, sont là dans les rues, prêts à embarquer ou tout juste débarqués ! On ramasse aussi la nuit ceux qui se sont attardés dans les cabarets, y compris les marins ivres que l’on porte à bord quand ils sont inconscients...
Cette habituelle et sauvage concurrence entre les agents recruteurs des différents bords est de moins en moins bien supportée ; encore moins les abus qu’elle entraîne. Un système de recrutement prend donc réellement forme en 1666 et se maintiendra sans changement notable jusqu’à la veille de la Révolution.


... au recrutement sur liste
À partir de 1666, tous les "gens de mer", marins du commerce, pêcheurs hauturiers, spécialistes travaillant à terre dans les ports et les chantiers, charpentiers, calfats ou autres cordiers doivent, lorsqu’ils atteignent leurs 18 ans, s’inscrire dans les registres ouverts dans le "quartier de l’amirauté" dont dépend le lieu de résidence. S’ils ne le font pas, ils auront les pires difficultés pour exercer leur métier d’homme de mer. Pour parfaire le dispositif, ces gens de mer dûment enregistrés sont, dans chaque évêché, répartis en "départements" de 300 hommes, capitaines, officiers et spécialistes compris, pour être plus aisément mobilisables en équipages constitués d’avance.
L’organisation ainsi mise en place, on fait appel, suivant l’époque et l’urgence des besoins, au volontariat ou à des levées forcées. Celles-ci s’effectuent par "classes" et par roulement et ne concernent que les gens de mer de 18 à 40 ans. Mais, en cas de conflit, nul n’est à l’abri d’une levée en masse, pas même les gabariers de rivière


Marin de la Royale : rêve ou cauchemar ?
Au quotidien, être marin de la Royale, c’est prendre un ris sans laisser couper ses doigts par la garcette, ramasser la voile mouillée et rigide sans se faire arracher la peau des mains ou les ongles, grimper aux mâts avec les bras gênés par le caban ciré et les jambes alourdies par des bottes à cuissards, se cramponner sur les hunes secouées par le vent, sauter sur une échelle de corde humide, glissante, branlante, au risque de manquer du pied et de se briser les os sur le pont ou d’être précipité dans les flots, s’agripper d’une main à la moindre bosse ou au plus petit creux de bordage pour aveugler avec l’autre une voie d’eau, savoir manier la hache, la scie, le marteau pour procéder aux réparations urgentes...
C’est aussi se reposer dans l’entrepont sale et malodorant, ou dans la batterie basse, plus sale encore, obscure et nauséabonde. Manger pendant des semaines des salaisons, accommodées au lard rance ou à l’huile, des biscuits qu’on brise à la hache ou que l’humidité a fait moisir, boire de l’eau croupissante des barriques, à peine teintée par le vin sans cesse brassé qui n’en atténue pas la saveur écoeurante, ou rehaussée de vinaigre, et n’avoir que de loin en loin une gorgée d’eau limpide, un morceau de viande fraîche et des légumes verts.



Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Les métiers d’autrefois, de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, Archives et Culture.
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