Mineur
Y a-t il un métier qui évoque davantage la pénibilité et la mort toujours possible que celui de mineur ? Sans doute pas. Les gueules noires ont leurs légendes, leurs héros, leurs misères... et le mythe devient d’autant plus grand que les dernières mines du pays sont maintenant fermées.
Les mines de fer : les plus anciennesDes mines, il en existe depuis la préhistoire. En France, les plus anciennes sont les mines de fer (Normandie, Bourgogne, Dauphiné, Languedoc, Lorraine...), d’or, d’argent ou de cuivre (Cantal, Cévennes, Beaujolais...). Les propriétaires des terrains créent des "gardes des mines" pour défendre leurs intérêts. Les ouvriers mineurs se regroupent en petites associations sous le patronage de sainte Barbe.
Au XVème siècle, on aère les galeries à l’aide de grands soufflets ou d’éventails de toile. Dans les passages les plus étroits, ce sont des chiens qui traînent le minerai dans des sacs en peau de porc jusqu’à la galerie principale. Des treuils munis de seaux le ramènent à la surface.
Les méthodes ne commencent à s’industrialiser qu’à la fin du XIXème siècle en Lorraine. En trente ans, de 1881 à 1913, la Meurthe-et-Moselle va passer de 2 400 à 17 300 mineurs.
Les mines de charbon : les plus récentes...La houille est exploitée en France dès le XIIIème siècle, d’abord dans le Languedoc et la région de Carmaux, puis dans la région de Saint-Étienne. Parce qu’il est plus profond, ce n’est qu’au XVIIIème siècle qu’on découvre le gisement houiller du nord de la France. Certaines fosses s’y ouvrent dès les années 1760 et l’activité ne cesse ensuite de s’y développer, malgré quelques années d’arrêt sous la Révolution.
Avec l’apparition des machines à vapeur et des besoins croissants en charbon, les mines de houille se développent rapidement. En 1830, le sous-sol français produit 4 millions de tonnes de houille ; en 1930, 45 millions.
... mais les plus dangereusesUne loi de 1810 livre les charbonnages aux toutes puissantes compagnies d’exploitations. La journée de travail des mineurs est de 14 heures, parfois de 16 heures.
Jusqu’en 1815, dans beaucoup de puits, les mineurs sont descendus à l’aide d’un treuil mû par des chevaux et d’un cable auquel ils s’accrochent, et les accidents sont fréquents. Après 1815, la descente dans la mine se fait en général dans un tonneau où peuvent prendre place quatre ou cinq ouvriers. Les accidents de descente se font alors plus rares, car les câbles sont contrôlés plusieurs fois par jour. Les cages métalliques semblables à des ascenseurs, toujours en usage, apparaîtront beaucoup plus tard.
Jusqu’à l’apparition, vers 1820, de lampes de sûreté empêchant la moindre étincelle de se propager, les mineurs sont aussi à la merci de ce que l’on appelle un coup de grisou. Le grisou est un gaz naturellement dégagé par la houille et qui fait explosion au contact du feu. Le boisage des galeries, nécessaire pour les consolider, n’est pas toujours assuré puisqu’il ne rapporte rien. Dernier danger mais non des moindres : celui des inondations de galeries.
Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Les métiers d’autrefois, de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, Archives et Culture.