chaton Admin
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| Sujet: Mésopotamie Sam 3 Fév - 19:57 | |
| Le culte funéraire en Mésopotamie Selon l'idéologie religieuse mésopotamienne, la survie de l'esprit des morts dans les Enfers, ainsi que sans doute l'adoucissement ou l'amélioration de leurs pauvres moyens de subsistance, sont conditionnés d'abord par la déposition correcte du corps dans une tombe au moment de sa mort, et ensuite par la célébration régulière et cyclique d'un culte funéraire de la part des membres survivants de la famille. Ce rite de l'offrande aux morts, appelé en akkadien Kispum, qui signifie « fraction », était constitué par la représentation du partage d'un repas commun entre les vivants et les morts. Cérémonie privée, elle était célébrée chaque mois, au moment de la disparition de la lune, dans le cadre domestique, dans lequel pouvaient d'ailleurs se trouver les sépultures d'au moins une partie des membres décédés de la famille. Les morts, évoqués, participaient ainsi au banquet offert pour eux et les liquides versés en libation étaient censés pénétrer dans la terre et arriver directement jusqu'aux Enfers. Le responsable de la célébration du rite était le chef de famille ou bien une personne chargée de ce rôle par les dispositions testamentaires du défunt. À certaines époques, la possession même de l'héritage peut être conditionnée à l'exécution du rite. En effet, si l'accomplissement du rite devait assurer la bienveillance et le support des ancêtres pour tout le groupe familial, son interruption ou son absence étaient censés provoquer la vengeance des morts, qui venaient alors persécuter les vivants et les accabler de malheurs. Le culte funéraire assume une dimension particulière quand les morts appelés à participer au rite ne sont pas des parents appartenant à la famille proche, mais les ancêtres, réels ou fictifs, d'un clan ou d'une tribu. Dans cette perspective le rite n'est plus privé, mais il devient un acte de culte religieux et public, avec une forte signification politique pour un groupe de personnes ou de clans, qui reconnaissent ainsi une identité commune et un lien privilégié avec un lieu ou un territoire précis, marqués par la présence de l'Ancêtre. Ce type de culte n'est pas documenté directement dans la tradition écrite mésopotamienne, produite par les élites du pouvoir urbain, parce qu'il est propre à des populations organisées en structures tribales dont la culture est considérée comme opposée et hostile à celle de la ville et surtout à celle de l'État gouverné par un roi absolu. Les cultes funéraires célébrés par les rois en l'honneur de leurs prédécesseurs, dans le cadre du palais royal ou des temples, avaient également une valeur particulière, les cérémonies étant une occasion solennelle de réaffirmer la légitimité du roi en titre, en tant que descendant direct de la dynastie, et éventuellement de revendiquer, en constituant des listes ad hoc de rois ancêtres associés, des relations de parenté avec des dynasties ou des populations, différentes ou étrangères, à des fins politiques et de propagande. Dans ces occasions, les rois se chargeaient aussi d'évoquer l'ensemble des morts du pays et de la région, en particulier les morts en bataille et toutes les autorités défuntes, afin sans doute de se protéger, et de protéger la population de leur pays, contre l'attaque d'esprits oubliés ou sans descendance. | |
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