Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

 

 Ecrivain public

Aller en bas 
AuteurMessage
chaton
Admin
Admin
chaton


Nombre de messages : 327
Date d'inscription : 23/01/2007

Ecrivain public Empty
MessageSujet: Ecrivain public   Ecrivain public Icon_minitimeSam 16 Juin - 1:14

Ecrivain public



Le commerce des belles-lettres ne date pas d’hier. Bien plus, il culmine vers la fin de l’Ancien Régime, dans une France très majoritairement analphabète. Mots doux ou paperasses administratives sont confiés à la rédaction de l’écrivain public, qui se fait la plume du peuple…


La plume du peuple...
La clientèle de l’écrivain public est, pour une large part, populaire et analphabète. Elle vient chercher auprès de lui l’art d’écrire qui lui fait défaut. Il s’agit d’une population, que l’on pourrait qualifier de classe moyenne. Elle ne sait pas écrire ou ne maîtrise pas les finesses de la langue, mais elle est bien consciente de son utilité ou de sa beauté.
Servantes, cuisinières ou artisans en tout genre font appel à l’écrivain public pour diverses raisons. Bien souvent, ils requièrent ses services pour la rédaction de billets doux ou autres déclarations d’amour. Ce qui fait dire à Louis-Sébastien Mercier : "Ces écrivains sont les dépositaires des tendres secrets des servantes... Elles parlent à l’oreille du secrétaire public comme à un confesseur, et la boîte où est l’écrivain ressemble à un confessionnal tronqué."
Avec le développement de la bureaucratie et de l’appareil administratif, les gens humbles sont de plus en plus amenés à maîtriser la lecture et l’écriture. Quand ils en sont incapables, ils se tournent à nouveau vers le secrétaire du peuple, cet écrivain public qui vend son encre, son papier et son style.


Une situation précaire
Assis dans une petite boutique volante avec pignon sur rue, l’écrivain public siège au milieu des passants, donc de sa clientèle. Il attend ainsi que l’on s’arrête et que l’on requiert ses services. Ces boxes, qualifiés dans le Moniteur universel de 1867 de "petites huttes noires, fétides et puantes [qui poussent] comme des verrues aux encoignures des monuments ou aux angles des carrefours", se sont multipliés le long des rues sinistres de la capitale encore insalubre.
C’est dans cette atmosphère malsaine que l’écrivain public écrit, contre cinq sols, des courriers administratifs ou des lettres d’amour. Il vit ainsi, par procuration, les aventures de tout un quartier ou de tout un village, sans quitter son antre.
Quelques-uns ont bien cru s’enrichir en investissant la cour du Palais-Royal, pour rédiger des placets à l’intention du roi. Mais, pour cause d’excès, cette tolérance s’évanouit vite. Ils s’en retournent à leurs billets doux et à leurs sombres rues.
Si, dans les villes, l’écrivain public bat le pavé et souffre de la concurrence de ses pairs, dans les villages, il subit la concurrence d’un rival tout aussi dangereux : le curé. En effet, les clercs, hommes instruits, sont souvent les seuls à savoir écrire dans les villages. Ils occupent ainsi parfois la fonction d’écrivain public et se chargent d’aider leurs paroissiens pour la rédaction de certains documents. Il ne lui reste guère que les lettres d’amour car le curé ne s’occupe pas de la rédaction des secrets d’alcôve comme peut le faire l’écrivain public...



Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Les métiers d’autrefois, de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, Archives et Culture
Revenir en haut Aller en bas
 
Ecrivain public
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Divers :: Les métiers d'autrefois-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser