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chaton
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chaton


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MessageSujet: Galerien   Galerien Icon_minitimeVen 8 Juin - 18:17

Galerien



En théorie, le galérien est un marginal puisqu'il est un criminel de droit commun condamné à ramer sur les galères du roi basées à Marseille (ou à Toulon), suivant les époques, en attendant de devenir un bagnard. Dans la réalité, tous les rameurs ne sont pas des criminels…


Un malheureux enchaîné
Les galériens composent la chiourme des galères jusqu'à la réunion du corps des galères en France à celui des vaisseaux en 1748, date à laquelle le galérien français se mue en bagnard après avoir été un forçat contraint de ramer "par force" (Furetière).
Pourtant, tous les rameurs ne sont pas criminels : il y a des esclaves, essentiellement musulmans, Barba-resques (appelés à tort "Turcs"), que l’on punit ainsi de leurs razzias provençales et languedociennes, notamment à l'époque de la foire de Beaucaire. À ces pirates et corsaires des régences, Tripolitains, Tunisiens, Algériens, Salétins, s'ajoutent jusqu'à François Ier des hommes libres, rameurs volontaires : les bonnevoglies.


Une main-d’oeuvre gratuite et robuste
Ce n'est qu'à partir de 1544 que les galériens sont des délinquants, le roi exigeant de ses parlements qu'ils condamnent aux galères plutôt qu'à mort afin de peupler les chiourmes levantines d'une main d'oeuvre gratuite, jeune, robuste et enchaînée (le plus souvent à vie) à son banc de souffrance et d'infâmie, où l'effort déployé impose à chacun de consommer jusqu'à dix litres d'eau par jour !
Ces condamnés s'ajoutent aux esclaves et bonnevoglies mais ne remplacent ces derniers qu'à partir de Colbert. Rament à leur côté des esclaves - achetés à Majorque, Gênes, Marseille et surtout à Malte ou à Livourne où Anton-Paolo Franceschi de Cannelle de Centuri -le plus riche des Corses de son temps (dit-on)- possède en permanence quatre cents esclaves mis régulièrement en vente sur le marché livournais dans les années 1685/1695. Au sein d'une chiourme cosmopolite, aux crânes rasés, à la casaque rouge, on trouve aussi des chrétiens orthodoxes, Grecs, Albanais, Russes, Polonais, achetés à Constantinople ; des Lorrains, Savoyards, Suisses, Allemands, vendus par leurs pays ; des Noirs dont la couleur -inconnue d'elles- stupéfie les religieuses dunkerquoises lorsqu'une galère louis quatorzienne s'aventure en Ponant : elles ne purent s'empêcher de frotter leurs bras pour voir s'ils déteignaient ! Au milieu de ces esclaves, de ces auteurs de crimes de sang, de ces déserteurs, voleurs, faux-monnayeurs, faux-saulniers et contrebandiers du tabac, quelques vagabonds, mendiants, déviants sexuels se demandent ce qu'ils sont "venus faire dans cette galère" ?
Mais que dire des trois mille protestants condamnés à ramer entre la révocation de l'édit de Nantes (1685) et la mort de Louis XIV (1715) ? Hommes de foi et du Désert, venus grossir les rangs des trente huit mille galériens qui arrivèrent à Marseille entre 1680 et 1715 à l'issue d'un éprouvant voyage -"la chaîne"-, ils ternissent d'une ombre douloureuse l'éclat du règne du Roi-Soleil.



Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Mers et Marins en France d’Autrefois, Archives et Culture.
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