Graveur
Entre l’artiste et l’artisan, le graveur est un personnage clef de l’Ancien Régime. Développant sans cesse de nouvelles techniques, ce professionel du burin accompagne les progrès de l’imprimerie et propage images et documents à travers l’Occident…
Le graveur, artiste ou artisan ?L’incision d’un support est un procédé très ancien. Particulièrement quand il a pour but la décoration. Seule l’utilisation de la gravure dans un but de reproduction est une notion moderne. Celle-ci apparaît et se développe parallèlement aux progrès de l’imprimerie, dont elle est autant à l’origine que tributaire.
Au départ, le graveur est indéniablement un artisan. Cependant, avec l’apparition de nouvelles modes de fabrication, certains artistes s’emparent des techniques de gravure pour réaliser des oeuvres d’art. Albrecht Dürer, Rembrandt ou encore Goya en sont de parfaits exemples. Il ne faut donc pas s’étonner que des graveurs, comme Gilles Rousselet, François Chauveau ou Guillaume Chasteau, entrent en 1655 à l’Académie royale de peinture et de sculpture.
La gravure dans tous ses étatsLes domaines de la gravure sont extrêmement variés. Chaque graveur, même s’il les maîtrise tous, se spécialise plus particulièrement dans l’un ou l’autre.
La gravure sur bois, appelée
xylographie, est la technique la plus ancienne. Elle consiste à reproduire à l’envers un motif sur une planche de bois. La totalité de la planche est creusée, à l’exception des contours : seul le trait émerge à la surface de la planche et va recevoir l’encre. Cette technique est utilisée pour l’illustration de livres.
La gravure sur pierre ou
lithographie consiste à tracer, à l’aide d’un crayon gras, un motif à l’envers sur la surface d’une pierre calcaire. Soumise à l’action d’un acide, la partie recouverte par le gras du crayon n’est pas attaquée.
La
glyptique consiste à graver des motifs en creux ou en relief sur des pierres dures. La gravure sur métaux est l’élaboration d’outillages pour des gravures répétées ultérieures. Le graveur grave de l’acier pour en faire poinçons, matrices ou autres moules.
À ces applications s’ajoutent l’ensemble des procédés destinés à l’impression répétée, qui se développe au XVème siècle avec l’essor de l’imprimerie.
À chacun sa technique... Sous l’Ancien Régime, trois techniques de gravure destinées à l’impression et à la reproduction dominent l’ensemble de la profession : la taille-douce, la pointe sèche et l’eau-forte. D’abord inscrites dans le temps, ces techniques sont ensuite utilisées selon les goûts de chaque graveur.
Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Les métiers d’autrefois, de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, Archives et Culture.