Maître d'école
C’est ce sacré Charlemagne qui a inventé l’école... Sous l’Ancien Régime, pas encore d’instituteurs anticléricaux : l’enseignement est dispensé par des régents ou des maîtres d’école très liés au clergé, voire membres de l’Église. Des précepteurs agissent directement dans les familles.
Un métier aux multiples facettes...La charge de maître d’école couvre des activités aussi diverses que surprenantes à nos yeux, du fait du lien étroit entre Église et École sous l’Ancien Régime. Le maître d’école, même s’il n’est pas clerc, demeure le bras droit du curé. Il se voit donc dans l’obligation d’assurer certaines charges. Le maître d’école fait ainsi office de sacristain. Il assiste le curé. Pour cela, on lui demande de chanter à l’église, de participer aux prières publiques, d’entretenir les luminaires ou même, plus globalement, toute l’église.
Le maître d’école est également chargé de la catéchèse. En enseignant le catéchisme chaque jour à ses élèves, il les prépare à recevoir les sacrements, notamment la première communion. Elle représente à la fois le couronnement de l’instruction religieuse et, pour beaucoup, la fin de la scolarité.
Le maître d’école assure encore la fonction d’agent paroissial. Il lui incombe d’aider la communauté villageoise à régler les problèmes administratifs. Il a souvent la charge des écritures de la paroisse, du secrétariat des réunions importantes ou encore de la lecture des actes administratifs.
Outre ces différentes fonctions auxiliaires, le maître d’école a bien entendu la charge d’enseigner. Il doit apprendre à ses élèves à lire, à écrire et à compter. Cependant, seule la lecture est considérée comme une priorité. À quoi s’ajoute pour les filles l’apprentissage de tâches manuelles et ménagères.
Un enseignement rudimentaireL’enseignement dispensé par les maîtres d’école porte essentiellement sur la lecture, considérée comme un apprentissage indipensable et préalable à tous les autres. L’écriture elle-même n’est enseignée qu’ultérieurement. Le développement de l’imprimerie, au XVIIIème siècle, et la diffusion croissante de livres facilitent la généralisation de cet apprentissage.
La grammaire est enseignée mais dans des proportions assez faibles. De même l’orthographe, n’étant pas encore fixée, se confond avec l’écriture et ne constitue en rien une priorité pour les maîtres d’école. L’arithmétique, quant à elle, est écartée, souvent par manque de compétence des maîtres d’école eux-mêmes !
L’instruction générale délivrée par les maîtres d’école se limite donc le plus souvent à la lecture et au chant. L’enseignement religieux occupe bien souvent une place bien plus importante que ces deux activités.
Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Les métiers d’autrefois, de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, Archives et Culture.