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 Meunier

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chaton
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chaton


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Date d'inscription : 23/01/2007

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MessageSujet: Meunier   Meunier Icon_minitimeMer 6 Juin - 1:03

Meunier



Meunier, tu dors ? Transformer le blé en farine, que le boulanger changera en pain, est une tâche primordiale dans la société traditionnelle française. Aussi, moulins et meuniers sont-ils fêtés dans notre patrimoine culturel, des comptines enfantines aux images d’Épinal coquines…


"Tourne, tourne joli moulin..."
Les premiers moulins à eau se multiplient à l’époque carolingienne, précédant les moulins à vent dont l’usage ne se généralise qu’à partir du XIIème siècle. L’installation d’un moulin, surtout à eau, nécessite un investissement important que l’aristocratie est seule à pouvoir supporter. C’est donc le seigneur qui édifie le bâtiment et qui en garde ensuite le monopole. En vertu du droit de ban, il oblige le paysan à l’utiliser et à lui donner en paiement une part du grain. L’étendue du ressort de chaque moulin, la banlieue, est fixée à la distance qu’un âne chargé peut parcourir en une demi-journée.
Le prélèvement, appelé émoulument, effectué par le meunier sur le blé à moudre ou sur la farine, correspond en général à 1/24 de la farine de la mesure moulue. Un droit de mouture, ou de moultage, peut être perçu par les ministériaux du seigneur mais, bien souvent, les meuniers-fermiers conservent pour eux l’ensemble ou une partie de la redevance versée.


Un artisan qui veille au grain
Dans l’Ancien Régime, le meunier, installé surtout sur les rivières, tient essentiellement un rôle d’intermédiaire et moud le grain à façon. Il offre ses services moyennant rémunération : c’est la mouture de pratique. De lui dépend la production locale du pain de ménage et la consommation urbaine. Pour éviter les monopoles dans le domaine du pain, au XIVème siècle, on interdit au meunier d’exercer la professsion de boulanger, et vice versa.
Dès le XVIIème siècle, pour accroître leurs gains, les meuniers diversifient leurs activités. Ainsi, pour limiter les déplacements de leur clientèle boulangère, ils proposent des services de transport. Les meuniers les plus aisés possèdent leurs propres voitures et équipages, les autres louent les services de conducteurs. Les moins fortunés se déplacent en personne pour transporter la marchandise en grains, puis en farine. Dans les petits moulins, le meunier travaille souvent avec un seul ouvrier, le garde-moulin, qui veille sur la mouture pendant que son patron visite la clientèle et aide au rhabillage. Au XVIIIème siècle, malgré les interdictions officielles, nombre de meuniers se font marchands de grains et les plus aventureux font fortune. Ils deviennent des négociants, maîtres du commerce des grains et de la farine, et assurent toutes les tâches en amont de la boulangerie.


Le meunier nous roule-t-il dans la farine ?
Le meunier, entre le Moyen ge et la Révolution, devient un personnage important, aisé et jalousé. Sa richesse lui permet souvent d’être prêteur, et même usurier. Il a droit au titre de Messire ou de Maître. Bien qu’issu du peuple, il côtoie le seigneur et fait partie des notables. Certains, s’élevant dans la hiérarchie sociale, fondent de véritables dynasties. Des meuniers-vignerons d’Anjou ont droit à une sépulture dans l’église. Le duc de Brissac pense avoir pour ancêtre un meunier surnommé Brise-sac, allusion à son habitude de déchirer les sacs de blé pour y prélever une part illicite du grain...
Personnage ambigu, le meunier passe aussi pour sorcier. On lui attribue le pouvoir, hérité de son patron saint Martin, de guérir l’enchappe, maladie des ganglions. Il sait aussi faire disparaître les rhumatismes en frappant la partie malade de son marteau à rhabiller.



Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Les métiers d’autrefois, de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, Archives et Culture.
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