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chaton
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MessageSujet: Ouvrier   Ouvrier Icon_minitimeDim 3 Juin - 2:32

Ouvrier



L’apprentissage, long et fondamental dans l’artisanat devient inutile dans l’industrie : quelques heures suffisent. C’est la porte ouverte à tous les abus, à la recherche systématique de l’ouvrier sans qualification, au remplacement de l’ouvrier par l’ouvrière puis de celle-ci par des enfants.


Des témoignages poignants
Tous les bouleversements industriels, les cortèges de souffrance qu’ils ont entraînés, prennent de court les contemporains, comme une évolution qu’ils ne savent plus maîtriser. Les abus, ainsi que la rigueur et la dureté nouvelles au travail, ont été dénoncés de tous côtés.


Une évolution tardive
Quels remèdes trouver aux souffrances des premiers ouvriers ? Comment réagir devant l’apparition de ces nouvelles conditions de travail ? Les contemporains demeurent désorientés, comme des apprentis sorciers devant les conséquences humaines de la révolution industrielle qu’ils ont fait naître.
En avance sur la législation, deux solutions se font cependant jour tout au long du XIXème siècle : le paternalisme et le syndicalisme.


Le paternalisme
Ce que l’on a appelé paternalisme est la tentative, menée par des industriels, de créer par eux-mêmes une protection sociale et un environnement décent aux ouvriers dont ils ont la charge. À une époque où ce comportement est loin d’être la règle, il convient de le juger au-delà de l’image désuète que le mot véhicule aujourd’hui.
Un exemple : les Schneider, qui commencent leur oeuvre sociale dès 1830, à une époque où la législation ne propose rien. En 1837, ils construisent une nouvelle école. En 1841, ils dotent le Creusot d’un bureau de Poste. En 1863, ils l’équipent d’un hôpital de trente lits et d’une pharmacie dispensant des soins gratuits aux ouvriers, à leur femme et à leurs enfants de moins de quinze ans. Une Caisse de prévoyance est créée. En 1865, cent cinquante logements ouvriers sont construits, avec une nouvelle école préparant les jeunes aux Arts-et-Métiers.


Le syndicalisme
Des théoriciens comme Saint-Simon, Fourrier, Louis Blanc, Proudhon, Owen, Karl Marx - pour ne citer qu’eux - tentent d’inventer de nouveaux concepts de société ou de nouvelles organisations permettant de concilier nouvelle révolution industrielle et ancienne humanité de travail. Plusieurs d’entre eux préconisent la création d’associations ouvrières de production, organisée à l’image des corporations de métiers supprimées par la Révolution. Quant à Karl Marx, il explique plutôt que le prolétariat doit en premier lieu conquérir le pouvoir politique, s’ériger en classe dirigeante et instaurer sa dictature.
Le droit syndical ne sera reconnu en France qu’en 1884. Avec lui, c’est la possibilité pour les ouvriers de constituer des mouvements de défense des intérêts propres qui est enfin admise. Bien des syndicats se créent alors en cette fin de siècle, mais surtout au début du suivant, tant sur le plan national que régional ou professionnel. La CGT créée en 1895 résulte quant à elle de l’association des fédérations nationales par métier et des bourses du travail au niveau des villes.



Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Les métiers d’autrefois, de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, Archives et Culture.
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MessageSujet: Re: Ouvrier   Ouvrier Icon_minitimeDim 3 Juin - 2:41

Son apparition



La révolution industrielle qui voit le jour en Angleterre au XVIIIème siècle s’étend à la France et à l’Europe tout au long du siècle suivant. Plusieurs secteurs sont touchés par un bouleversement technique considérable et deviennent massivement employeurs d’ouvriers, en quatre phases.


Le bouleversement du textile
Pendant des milliers d’années, les deux outils fondamentaux ont été le rouet et le métier à bras... Mais à partir de 1733, une suite précipitée de transformations techniques touche le textile à travers ses deux activités fondamentales, la filature et le tissage :
- 1733 : invention anglaise de la navette volante qui multiplie par quatre la productivité et se généralise vers 1750.
- 1769 : invention anglaise de la broche à filer, 120 fois plus efficace que le rouet manuel ! 1785 : invention anglaise d’un métier à tisser mécanique.
- 1894 : la mécanisation transforme l’ouvrier en simple surveillant de machine. Ces nouvelles techniques sont introduites en France par des aventuriers, techniciens et bricoleurs de génie, copiant de leurs mains les machines vues en Angleterre ou ramenant des plans dessinés sur place.


Le bouleversement de la métallurgie
Sous l’Ancien Régime, les entreprises métallurgiques sont de toute petite taille, installées le long des cours d’eau et utilisant essentiellement le bois comme combustible. Les transformations techniques sont là aussi décisives mais moins rapides que dans l’industrie textile :
- 1784 : la première grande usine métallurgique apparaît en Angleterre.
- 1785 : la compagnie du Creusot équipe ses usines de huit nouveaux hauts fourneaux et emploie à elle seule 1 500 ouvriers.
Tout au long du XIXème, l’emploi de hauts fourneaux de plus en plus élevés, de souffleries de plus en plus puissantes, et une concentration accrue permet d’accroître dans de très fortes proportions la production de fonte.


La révolution de la machine à vapeur
Tous ces mouvements de formation de grandes entreprises et de concentration de main-d’œuvre auraient été irréalisables sans une source d’énergie plus puissante que celle fournie par l’homme ou par l’animal, et qui soit en même temps indépendante des caprices de la nature. Cette forme nouvelle d’énergie, c’est la machine à vapeur, avec sa source, le charbon.
- 1769 : ce troisième grand pan de la révolution industrielle démarre avec la machine de Watt.
- 1815 : avec le retour de la paix sur le continent, la machine à vapeur de Watt se répand en Europe comme aux États-Unis.
- 1870 : la machine à vapeur est universellement présente. En Angleterre, elle assure un travail équivalent à celui de 40 millions d’hommes. Elle est à l’origine de progrès considérables dans la traction (bateaux, trains...)
- fin XIXème siècle : invention du moteur électrique et du moteur à explosion.


L’extension du mode de travail industriel
Ces inventions, d’autres encore, l’apparition de nouveaux produits transforment également les méthodes de travail ; dans beaucoup de secteurs, l’artisanat est remplacé par l’industrie. Citons parmi les principaux : l’industrie de la porcelaine, qui devient un produit accessible à (presque) tous, la chimie, la fabrication à grande échelle de pièces interchangeables : vis, écrous, boulons... d’où la fabrication de machines nouvelles en série (machines à coudre, machines à écrire, moteurs...). C’est le début de la production de masse.


Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Les métiers d’autrefois, de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, Archives et Culture.
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